Pour quelques minutes, la curiosité, l’excitation et l’étonnement prennent le dessus. Elle se conduit seule ! Mais ça devient vite ennuyeux. Et c’est pour le mieux.
Les véhicules autonomes sont une des plus grandes tendances technologiques du moment. Et ce n’est pas étonnant puisque cela va révolutionner le transport des biens et des personnes comme internet a révolutionné l’information.
Mais quelques questions restent en suspens :
- Quand seront-elles disponibles?
- Seront-elles sécurisées (niveau conduite et niveau informatique)?
- Est-ce que les propriétaires de voiture seront obsolètes?
- Et surtout, qu’est-ce que ça fait d’être dans une voiture autonome?
Déjà il y a plusieurs niveaux d’autonomie pour les véhicules.
Le niveau 0 : voiture entièrement manuelle
Le niveau 1 : le véhicule aide à la conduite (alarme quand ligne blanche continue franchie par exemple)
Le niveau 2 : certains déplacements sont pris en charge par la voiture (ex : aide au stationnement)
Le niveau 3 : permet la diminution de la vigilance du conducteur dans certains cas (ex : conduite basse vitesse en embouteillages)
Le niveau 4 : autonomie quasi totale (le conducteur donne une destination et la voiture fait le boulot)
Le niveau 2 a déjà été testé pour des modèles Volvo, Audi, Tesla, etc. et le premier véhicule de niveau 3 sera mis en vente cette année chez Audi. Le niveau 2 et 3 ne sont au final que des améliorations du régulateur de vitesse avec une assistance sur le suivi des lignes blanches. Le niveau 4 est bien plus impressionnant puisqu’il doit planifier le trajet, s’occuper des feus, des passages à niveau, de la circulation et signalisation routière tout en interagissant harmonieusement avec piétons, cyclistes et autres usagers de la route. Tout cela sans l’intervention d’un conducteur humain et dans une zone limitée cartographiée dans les moindres détails pour donner à la voiture une longueur d’avance dans la compréhension de son environnement. Un véhicule de niveau 5 peut théoriquement conduire n’importe où dans n’importe quelles conditions mais c’est pour le moment irréalisable.
Des villes différentes offrent aussi des environnements de test différents. Ainsi, Phoenix (Arizona) est populaire pour la régularité de ses rues. Une météo sèche facilite aussi la neutralité des tests. D’un autre coté, San francisco offre une complexité des rues et un trafic difficile pour tester le matériel dans les pires conditions. Pittsburgh offre aussi des conditions difficiles au niveau des rues et de la météo (En plus d’être proche de l’université Carnegie Mellon assez versée dans l’audiovisuel et qui a façonné l’histoire des véhicules autoguidés).
Quoiqu’il en soit, environ 50 000 personnes ont pu testé les modèles autonomes Uber et ils fonctionnent bien. La différence notable avec un humain est que l’humain va éviter les nids de poule et autres défauts de la route dont la voiture n’a pas conscience. L’expérience est excitante : sentir la voiture freiner à un feu ou voir la sur l’écran embarqué la manière dont le véhicule perçoit le monde est très curieux. mais rapidement l’ennui s’installe. Et c’est ce que les ingénieurs attendent ! En effet c’est la meilleure manière pour que les usagers se sentent rassurés en présence de véhicules autonomes.
Le conducteur présent dans la voiture Uber a malgré tout une certaine utilité : quand un camion bloque la route et qu’il faut le contourner la voiture est programmée pour attendre qu’il reprenne la route. Quand les marquages ont changé dans une zone ou quand il y a des travaux. Parfois la voiture a aussi tendance à mal calculer sa distance de sécurité et même si le risque d’accident est presque nul, faire en sorte que tout le monde se sente en sécurité est le travail du conducteur. Chaque fois que le chauffeur prend la main sur la voiture, des enregistrements sont faits pour améliorer l’intelligence et la réactivité de la voiture via des simulations en labo.
Quelques questions se posent alors pour le cas des Uber et taxis. Comment un client va-t-il héler la voiture? Comment la voiture va-t-elle reconnaître un client? Comment savoir quand démarrer? En cas de danger est-ce qu’on peut quitter la voiture? Uber a déjà étudié les questions et envisage des points d’embarquement et de débarquement et des boutons de départ et d’arrêt.
Waymo, l’unité d’auto-conduite de la société mère de Google, espère lancer un service de robotaxi à Phoenix dans le courant de l’année. Waymo est généralement considéré comme le leader dans ce domaine et ses véhicules autonomes peuvent désormais circuler à Phoenix sans conducteur de sécurité. GM’s Cruise, qui rattrape rapidement Waymo, espère lancer un service de robotaxi en 2019, en utilisant des Chevrolet autonomes qui n’ont ni volant, ni pédales ou autres commandes manuelles. Elles devront donc, elles aussi, pouvoir fonctionner de manière totalement autonome sans conducteur de sécurité. Des dizaines d’autres entreprises travaillent également sur des véhicules autoguidés. Au cours des mois et des années à venir, un plus grand nombre de véhicules autonomes emprunteront les routes dans un plus grand nombre de villes, et les zones dans lesquelles ils opèreront s’étendront progressivement. Dans les années 2020, vous ferez probablement votre premier tour en voiture. Ce sera excitant au début, mais si tout se passe bien, cela devrait rapidement devenir ennuyeux et rassurant.