CA a suspendu son PDG à la suite de la diffusion d’une vidéo sous couverture.
Un journaliste se faisant passer pour un potentiel client sri-lankais a fait parler les dirigeants de Campbridge Analytica, dont Alexander Nix, et découvert de nombreuses méthodes des plus discutables.
Parmi celles-ci, Alexander Nix a cité :
- Le pot-de-vin : il propose à l’opposant politique du client une somme astronomique pour financer sa campagne en échange de terre ou de services illégaux. Le tout est filmé par caméra cachée et puis largement diffusé sur le Web pour faire scandale.
- Les prostituées : on envoie de jolies filles (Nix a même précisé « des filles ukrainiennes » ) draguer l’opposant politique et lorsqu’elles se font emmener au lit, l’affaire est a nouveau filmée et diffusée.
La manipulation de masse est le travail initial de la société mais parfois, une de ces simples méthodes suffisent à ruiner une campagne et ils se vantent de leur expérience dans le domaine.
Le PDG a aussi expliqué que tous les transferts d’argent et même la plupart des méfaits cités plus haut se faisaient en sous-traitant d’autres compagnies anglaises ou israeliennes pour plus difficilement remonter les pistes mais aussi déresponsabiliser Campbridge analytica.
« SCL Group », un sous-traitant de Campbridge Analytica, continue de travailler pour de nombreuses campagnes dans le monde. Theresa May a du prendre des distances par rapport à SCL qui s’est occupé de sa campagne.
Mark Turnbull a aussi fait quelques révélations pendant les moments partagés avec le journaliste, principalement sur la manipulation de masse.
Mark Turnbull, un des managers de Campbridge Analytica a aussi discuté des méthodes de la société.
« Les deux plus grands moteurs dans une élection sont les peurs et les espoirs et ils sont la plupart du temps inconscients. Vous ne saviez même pas que vous craigniez une certaine chose avant que vous n’y soyiez confronté. notre travail est de creuser le plus profondément possible pour trouver ces peurs et espoirs. Une élection n’est pas à propos des faits, mais bien des émotions. » a-t-il dit.
Bien que la compagnie ait nié publiquement une quelconque relation avec les élections au Kenya, Mark a ici expliqué comment ils ont procédé pour ces élections.
D’abord, ils analysent. Lancent des études, sondages et enquêtes publiques pour sonder le pays et les citoyens.
Ensuite, ils mettent en scène toute la campagne. Ils écrivent les discours et les déclarations.
Il a aussi cité comme méthode le déterrage d’information. « On envoie des agents sortir tous les squelettes qu’il a dans son armoire, trouver toutes les sales histoires dans lesquelles l’opposant a pu traîner, et ça le plus discrètement du monde. Et ces agents viennent vous faire un rapport avec tout ce dont vous avez besoin. »
Uhuru Kenyatta a gagné sa campagne présidentielle au Kenya grâce à une campagne parsemée de mensonges et de fausses informations. Une étude a montré que 90% des Kényans ont lu ou vu des fausses histoires sur les opposants politiques.
Aujourd’hui, Uhuru Kenyatta tombe petit à petit dans la dictature et le Kenya risque un règne de terreur.
La société s’est également occupé de la campagne de Trump face à Hillary Clinton avec les mêmes méthodes. Il est difficile de savoir à quel point CA a permis à Trump de gagner les élections.
Campbridge Analytica nie publiquement la plupart des accusations jusqu’à maintenant.