Facebook continue son marchandage de données
Facebook admet offrir des accès aux données de ses utilisateurs à des sociétés de technologie et de développeurs d’applications alors que Mark Zuckerberg avait publiquement déclaré avoir restreint ces accès en 2015. On peut cette fois (étonnamment) voir la manière dont Facebook gère les données de ses utilisateurs.
C’est dans un PDF de 747 pages livré au Congrès vendredi passé que le géant des réseaux sociaux a admis avoir continué à partager des données avec 61 fabricants de matériel et de logiciels, ainsi qu’avec des développeurs d’applications après 2015.
Cette divulgation vient en réponse à des centaines de questions posées en avril au PDG Mark Zuckerberg par des membres du Congrès sur les pratiques de son entreprise vis-à-vis des données de ses milliards d’utilisateurs.
Le Washington Post a rapporté que l’entreprise a soumis ces documents, qui représentent l’explication d’exemption la plus précise jamais écrite par Facebook, dans les heures qui suivaient la date limite du vendredi soir.
Les documents ont révélé que Facebook a accordé une prolongation de six mois à 61 entreprises, dont AOL, Nike, United Parcel Service et l’application de datation Hinge, pour se conformer à la nouvelle politique de confidentialité de Facebook sur les données des utilisateurs. Et qu’il y a au moins cinq autres entreprises qui peuvent avoir accédé à des données limitées « d’amis », à la suite d’un accès API accordé dans le cadre d’un test bêta Facebook.
Les documents reconnaissent également que Facebook s’est associé à 52 entreprises nationales et internationales, dont les géants technologiques américains Apple, Microsoft, Spotify, Amazon, Sony, Acer, Huawei et Alibaba en Chine, et les fabricants d’appareils Samsung et BlackBerry.
Le réseau social a partagé des informations sur ses utilisateurs avec ces entreprises pour les aider à créer leurs propres versions de Facebook ou des fonctionnalités Facebook pour leurs appareils, bien sûr, « sous les termes et politiques qu’ils fournissent à leurs utilisateurs ».
« Nous avons engagé des entreprises pour construire des intégrations pour une variété d’appareils, de systèmes d’exploitation et d’autres produits où nous et nos partenaires voulions offrir aux gens un moyen de recevoir des expériences Facebook », peut-on lire dans le document. « Ces intégrations ont été construites par nos partenaires, pour nos utilisateurs, mais approuvées par Facebook. »
Toutefois, Facebook a également déclaré que l’entreprise a déjà mis fin à 38 de ces 52 partenariats et qu’elle mettra fin à son partenariat avec sept autres d’ici la fin du mois de juillet et un autre d’ici la fin du mois d’octobre.
D’un autre coté, les partenariats avec trois entreprises se poursuivront, dont Apple, Amazon et Tobii, une application d’accessibilité qui permet aux personnes atteintes de sclérose latérale amyotrophique d’accéder à Facebook, avec qui l’entreprise a des ententes qui s’étendent au-delà d’octobre 2018.
Ce document arrive quelques mois après la révélation que les données personnelles de 87 millions d’utilisateurs de Facebook ont été recueillies par Cambridge Analytica, une société de conseil politique, qui aurait aidé Donald Trump à remporter la présidence américaine en 2016. Le tollé public provoqué (ainsi que les nombreux autres scandales) soulève(nt) la question de savoir si l’on peut faire confiance à Facebook pour protéger les données personnelles de ses 2 milliards d’utilisateurs ou non.
Le rapport partagé avec le congrès est, comme l’a noté le Washington Post, « le plus complet à ce jour en ce qui concerne l’utilisation des données des utilisateurs de Facebook et le partage de ces données avec certaines entreprises pendant des années ».